La pièce Kiwi de Daniel Danis est publiée et représentée par L’ARCHE – éditeur & agence théâtrale.
Ce projet est soutenu par l’espace Beaujon, 6Mettre pôle de création transdisciplinaire dédié aux arts vivants, le CENTQUATRE-PARIS et le TAG
Prochaine résidence de recherche : du 13 au 17 février au Théâtre Gérard Philipe - TGP - Saint-Denis
Sortie de résidence publique le vendredi 17 février à 16h.
Kiwi est un texte qui balance entre prosaïsme et lyrisme, navigue entre présent, passé et futur, pour nous raconter la trajectoire de deux jeunes marginaux. Les anti-héros Kiwi et Litchi semblent sortir à la fois d’un conte de fée merveilleux et d’une réalité sociale effrayante où se côtoient premiers émois sentimentaux, instinct de survie, la vie rêvée d’un endroit à soi.
« Je tombe dans la compote de pommes, je nage dedans jusqu’à un rivage et là, une chèvre, un lièvre et un canard me prennent la main, me sortent et vont me montrer la belle maison de pierre. »
La jeune Kiwi vit dans le bidonville d’une métropole. L’arrivée des Jeux Olympiques menace son foyer quand les autorités nettoient la ville, cachent la misère des enfants des rues en éliminant les orphelins. Délogée, elle rencontre un groupe de jeunes sans-abri qui la prend en charge et se noue d’amitié avec un des garçons, Litchi, qui l’initie à la vie en communauté. Entre parties de foot et prises de vaps, les enfants s’organisent : ils vivent de petits larcins, revente à la sauvette, et de prostitution. Ils projettent, avec l’argent des passes, d’acheter un jour une grande maison où ils vivront heureux. Au coeur de ce quotidien, les deux jeunes adolescents vont découvrir le sentiment amoureux. Jugé.e.s et marginalisé.e.s par le monde des adultes, les héros et héroïnes de Danis créent leurs propres lois et identités.
« Nos anciens noms, le mien surtout, je dégueule dessus. […] Tu vas voir, porter un nom de fruit ou de légume, ça te change pas, mais ça te nettoie, on dirait. »
La manière singulière avec laquelle Kiwi dépeint le quotidien d’une communauté d’enfants des rues, confrontés aux problèmes engendrés par un monde moderne capitaliste, nous engage à prendre en charge une parole puissante en travaillant à l’image des enfants, sans filtre, pour nous hisser à leur niveau de poésie.
En envisageant le théâtre comme une expérience à la fois sociale et artistique, il va s’agir de donner corps et vie à la parole de ces adolescent.e.s. Dans une salle de spectacle ou hors les murs, nous voulons inventer l’espace où cette langue peut résonner au plus proche de l’audience, créer les dispositifs scéniques qui nous permettront de valoriser « l’être ensemble » pour se raconter des histoires.
« J’ai une langue cachée, une langue bleue bien au chaud au milieu de ma tête. »
Magali Caillol et Sébastien Accart